Florent Pagny
Florent naît à Chalon-sur-Saône le 6 novembre 1961. Lorsqu'il a six
ans, en 1967, sa famille déménage en Haute-Savoie. Lui, son frère, ses
deux soeurs et leurs parents débarquent dans ce département.
Son père est menuisier et sa mère, Odile, secrétaire et fan de Luis Mariano.
Tout petit déjà, il se passionne pour le chant et la comédie. A treize
ans, il gagne un radio crochet organisé par le journal le Dauphiné
Libéré, puis à seize ans, tenté par la carrière artistique, il monte à
Paris.
Mais les débuts sont difficiles pour ce jeune provincial aux allures
de voyou. Il travaille beaucoup sa voix au conservatoire de
Levallois-Perret, puis pour survivre, travaille dans les bars de nuit.
Le cinéma avant tout
C'est justement dans une boîte de nuit qu'il rencontre le célèbre
Dominique Besnehard, acteur, producteur, découvreur de talent et agent
artistique. La gueule de Florent lui plaît et c'est naturellement vers
le cinéma que Dominique l'entraîne. Il joue dans "La Balance" et dans de nombreux autres films, même s'il est abonné aux seconds rôles.
Mais c'est vers la chanson qu'il revient en 1987 en sortant un premier 45 tours: N'importe quoi.
Le succès est immédiat pour cet homme anticonformiste, rebelle et tout
cuir. Le titre reste dix semaines en tête du Top 50 en 1998.
Sa médiatisation lui vaut ainsi quelques antipathies. On le voit
comme un loubard violent et peu sociable, et son franc-parler agace
(son tube Presse qui roule... s'en fera l'écho).
Le zénith avant la chute
C'est avec des titres comme Laissez-nous respirer ou Comme d'habitude (reprise du tube interplanétaire de Claude François), que Florent Pagny acquiert ses lettres de noblesse. Sa voix de ténor ne laisse personne indifférent.
Son premier album, Merci,
paraît en 1990. Il prouve par le talent que personne ne peut atteindre
ce talentueux chanteur: ni la presse, ni les médisants, ni les femmes
(il sort d'une histoire d'amour très médiatisée avec la chanteuse Vanessa Paradis).
Et le public ne s'y trompe pas: celui-ci remplit le Zénith de Paris
en 1991 pour applaudir Florent. Malgré cela, le monde du show-biz est
impitoyable. Les médias, que Pagny descend dans sa chanson Presse qui roule, le méprisent et l'ignorent.
De plus, après avoir gagné beaucoup d'argent avec ses premiers
succès, Florent a aussi beaucoup dépensé. Issu d'un milieu modeste, il
a flambé sa fortune et se retrouve seul, sans argent, oublié par la
presse. Il apprend à ses dépens que l'insolence et la liberté ne font
pas toujours bon ménage...
Cette période sombre dure jusqu'à la sortie de Rester vrai en 1994. Un album écrit en partie en collaboration avec Jean-Jacques Goldman, et qui marque aussi, côté coeur, la sérénité retrouvée grâce à sa nouvelle compagne Azucena.
Dès lors, Florent retrouve le succès et le plaisir de chanter sur
scène, devant un public plus heureux que jamais. L'année 1996 est ainsi
marquée par une longue série de concerts, mais surtout par la
naissance, en mars, de son fils Inca.
Savoir aimer
Mais si Florent Pagny s'inscrit parmi les plus grands talents de cette fin de siècle, il le doit à son album Savoir aimer, sorti en octobre 1997, et son titre phare écrit par Pascal Obispo.
Outre ce dernier, on peut aussi retrouver Zazie
ou Art Mengo sur ce splendide disque dont la pochette est confiée à sa
femme Azucena, artiste peintre. Le 20 février 1998, Pagny obtient sa
revanche avec une Victoire de la Musique du meilleur interprète
masculin!
Il est désormais reconnu par le public (depuis longtemps) et par le métier: on le voit sur scène avec Johnny Hallyday ou même Luciano Pavarotti (on se souvient de l'extraordinaire interprétation de Caruso par Florent en 1995).
Quiétude et liberté retrouvée
Cette reconnaissance permet enfin à Florent de vivre en toute
liberté, sans concession. Ainsi il enregistre en 1999 un album de
reprises "techno" de grands succès de la chanson française tels que Jolie môme de Léo Ferré.
Puis il s'exile pour la Patagonie, en Argentine, où il s'installe
avec sa femme et son fils. Il y mène la vie de fermier, régnant à
cheval sur ses 4000 hectares de terre, se reposant aussi entre pêche et
farniente.
Il s'isole de Paris et du monde de la chanson. S'il revient en
France de temps en temps comme en 2000, c'est pour enregistrer et
sortir son album Châtelet Les Halles.
Mais il s'efforce de "rester vrai", pur et honnête, auprès de ses
parents en Bourgogne ou de sa femme et de son fils en Argentine. Un
compromis judicieux et nécessaire pour un homme droit et nature. Un
talent au service du public, et seulement du public.
Sébastien Brumont
Source:Ramdam