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La Musique en tête
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12 janvier 2008

Simple Minds

SimplemindsAujourd'hui réduit à deux membres fondateurs et confronté à l'absence de médiatisation et à un certain oubli, comme semble le prouver la sortie sous silence de leur nouvel album Cry, Simple Minds fut pourtant, au milieu des années 80, l'un des groupes les plus appréciés et les plus populaires.

Au même titre que leurs voisins irlandais de U2, les Ecossais de Simple Minds se plaçaient aisément en haut des hit-parades avec des tubes comme Alive and Kicking, Don't You (Forget About Me) et Once Upon a Time.

Depuis leur début en 1978, Jim Kerr et sa bande furent toujours aux avant-postes de la musique pop, new wave et électronique. Un avant-gardisme qui semble, avec le recul, leur avoir coûté cher.

 Ecosse, 1978

Autour de Jim Kerr, jeune musicien de 19 ans, se forme en 1978 ce qui sera pendant plus d'une dizaine d'années, l'un des groupes les plus novateurs que le Royaume-Uni ait connus.

En effet, Jim, Charlie Burchill, Tony Donald, Mick McNeil et Brian Mc Gee, rentrent d'emblée dans l'histoire de la musique en publiant en avril 1979, chez Zoom, petit label indépendant et filiale d'Arista, un album résolument rock intitulé Life in a Day.

Issus pour la plupart de la mouvance punk, les musiciens de Simple Minds produisent cependant un son original, pour lequel les guitares saturées côtoient les synthétiseurs et la voix envoûtante de son leader Jim Kerr.

Encouragés par le succès de ce premier opus (il atteint la trentième place au Top 50 britannique), les cinq amis surprennent tout le monde en sortant un deuxième album expérimental: Real To Real Cacophony.

Ce disque, au titre surprenant, mélange allégrement synthétiseurs, boîtes à rythme et sons industriels à la manière des Einsturzende Neubauten. Evidemment, personne n'adhère réellement à Real to real... Ce n'est cependant pas un échec pour Kerr et sa bande, qui sont convaincus, dès le début de leur carrière, que l'innovation et l'expérimentation permettent la quête idéale d'un style unique et durable.

 I Travel

Loin de tomber dans les tréfonds de l'oubli, les Simple Minds récidivent fin 1980 avec un troisième album, Empires and Dance, dont le titre phare I Travel, prouesse technique et musicale, s'installe dans les programmations des boîtes de nuit branchées de toute l'Europe.

En avance sur le temps, le groupe produit un son nouveau qui ne laisse pas indifférent. De plus, leur performance scénique fait parler d'eux et incite Peter Gabriel à les inviter en première partie de sa tournée mondiale.

La signature sur le label Virgin débute en fanfare avec la sortie simultanée de deux albums Sons and Fascination et Sister Feeling Call en 1982. Portés par le tube Love Song, ces deux albums permettent aux "simples d'esprit" de devenir réellement populaires dans toute l'Europe.

Leur présence dans les meilleures ventes devient une habitude, et leur musique s'en trouve par là-même plus abordable. C'est aussi le début des remaniements internes: Kenny Hyslop remplace Brian Mc Gee au sein du groupe, qui, au fil des années et des succès, subira de nombreuses modifications. Seul Jim Kerr et Charlie Burchill resteront fidèles au groupe qu'ils auront créé.

Ces chamboulements n'altèrent pas la puissance créatrice des Ecossais qui, avec New Gold Dream en 1984, s'offre le luxe d'atteindre la troisième place des "charts" anglais et de provoquer une véritable hystérie collective en Australie.

Fanatisme populaire

Désormais numéro un en Angleterre grâce à la qualité de titres tels que Waterfront, Speed Your Love To Me ou Big Sleep, Simple Minds entame des tournées internationales dignes des plus grands.

La gloire aura raison de la vie privée des membres du groupe. Si Jim Kerr croit par exemple trouver le bonheur avec Chrissie Hynde, la chanteuse des Pretenders, leur relation ne durera pas, usée par les tournées respectives de ces deux géants du rock.

Après le vieux continent et l'Australie, le groupe s'attaque aux Etats-Unis avec succès. Don't You (Forget About Me), bande originale du film The Breakfeast Club, est rapidement numéro un aux USA. Ce titre devient emblématique du style Simple Minds, alliant avec brio une mélodie à toute épreuve et une orchestration rock-pop très dansante.

Le sommet de la carrière du groupe est incontestablement atteint avec la sortie en 1985 du très attendu Once Upon a Time, album qui se placera premier dans de nombreux charts européens et internationaux. Les Ecossais atteignent la perfection esthétique et musicale. Alive and Kicking, Once Upon a Time ou encore All Things She Said explosent aux hit-parades.

Amnesty et Mandela

Jim Kerr et ses compatriotes usent intelligemment de leur médiatisation. On les voit fréquemment donnant des concerts au profit d'Amnesty International ou luttant contre l'Apartheid en Afrique du Sud au côté de Nelson Mandela.

Peut-être plus concernés par l'actualité mondiale et la misère, le rythme de production devient plus lent.

Il faut attendre mi-1989 pour se délecter de Street Fighting Years, un album qui se fait l'écho de l'investissement humanitaire du groupe: Mandela Day et Belfast Child, traitant respectivement de l'Apartheid et de la guerre en Irlande du Nord, sont les deux titres phares de cet album, que d'aucuns considèrent comme le dernier grand opus du groupe.

En effet, peu à peu, le succès des Simple Minds se tarit et les séparations et désaccords au sein du groupe précipitent leur chute. Les uns après les autres, les membres quittent Simple Minds, laissant seuls les deux leaders charismatiques que sont Jim et Charlie.

Real Life tente de sauver les apparences, mais il semble bien que, à l'aube de l'année 1992, les Ecossais soient bel et bien en train de mourir.

La compilation Glittering Prize, sortie cette même année 92, laisse un goût amer de sauvetage commercial, tout en permettant aux fans de la première heure et au public en général de se remémorer quelques-uns uns des plus grands succès du groupe.

Le déclin

En épousant la comédienne Patsie Kensit en 1992, Jim Kerr cherche à refaire surface. Les thèmes qu'il aborde désormais dans ses créations sont plus intimes et personnels qu'auparavant.

La composition restreinte du groupe, le temps de production de chacun des albums (deux fois moins dans les années 90 que dans les années 80), le silence médiatique et scénique (cependant tout relatif) qui s'installe peu à peu, tout porte à croire qu'une parenthèse s'est réellement ouverte dans l'avenir des Ecossais.

La qualité de leurs titres ne s'en trouve pas amoindrie, même si le public n'est plus aussi présent qu'à la grande époque de Once Upon a Time. Simple Minds est rentré dans l'histoire du rock et continue en toute humilité sa traversée du désert. Good News From The Next World, Néapolis et maintenant Cry, sèment en l'espace de presque dix ans, quelques joyaux dont les complices Kerr-Burchill sont maîtres.

Après avoir dominé sans faux pas les années 1980 de bout en bout, les Simple Minds ont subi un déclin sensible de leur notoriété et de leur production musicale. Affaiblis tout d'abord par les séparations à l'intérieur du groupe, puis victimes ensuite malgré eux de l'énorme succès qu'ils ont provoqué à travers le monde, Jim Kerr et ses amis continuent une carrière musicale de grande qualité, toujours à l'écoute des courants musicaux contemporains. Jamais dépassés, parfois oubliés, mais toujours symboles d'une grande époque musicale, les Simple Minds survivent et renaissent encore de leurs cendres à chaque nouvel album.

Sébastien Brumont

Sources:Ramdam

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